Icônes – 2018-19

 

 

 

 

Icônes 2018- en cours

Des lieux vécus, arpentés et imaginés, familiers ou fantasmés, des paroles de proches ou d’inonnus, d’écrivains anonymes, des campagnes publicitaires, la symphonie épileptique des réseaux sociaux…
Autant d’éléments susceptibles d’impacter la perception d’un lieu ou d’une situation.
Les expériences personnelles se confrontent à l’imaginaire collectif, constituant un corpus hybride, protéiforme et universel.
L’impact de la sur-représentation d’un lieu sur ma perception est grandissant, ces images surgissent indépendamment de ma volonté, à l’image d’une mélodie inexorablement associée à un souvenir. Essayer de s’en affranchir renforce leur lien indéfectible.
Je m’intéresse à la formalisation de ces associations, des hybridations entre sensible et imaginaire, personnel et collectif… Je m’amuse de cette réalité imaginaire tout en interrogeant la frontière de cette dualité toujours moins évidente.
Il s’agit de confronter différentes visions d’un même lieu à travers de multiples temporalités, un éventail de points de vue et d’attentes.
L’interprétation d’images extérieures est ici essentielle, elle passe notamment par la manipulation de diverses banques d’images et de réseaux sociaux, donnant ainsi accès à d’innombrables représentation d’un même sujet.
Cette réalité virtuelle sert d’atlas iconographique, un réseau d’engrenages protéiformes constituant une source inépuisable de matière première.
Autant d’images et de données susceptibles d’entretenir l’illusion d’une omniscience visuelle.
Pourtant l’effet s’inverse et chaque nouvelle image participe à la confusion, complexifie toujours plus la vision d’un lieu, d’une expérience ou d’un concept.
Le récit se construit ici dans le choix, dans l’association autant que dans la répétition.

La mobilité des installations permet de les appréhender telles qu’elles ont été pensées, c’est à dire subjectivement, inégalement et partiellement.
Ces installations n’offrent pas de point de vue privilégié ni ne permettent une approche globale.
La possibilité du hasard est toujours laissée, parfois induite par les éléments naturels et l’environnement immédiat. L’effet conjugué du vent et de la lumière naturelle rythme et entrelace les différentes compositions, les dévoilant ou les éclipsant au gré de leurs apparitions.